Innover pour la qualité de l'air : autour des projets EcoCityTools et BeeOdiversity
Résumé
Comme nous l’a expliqué Anne-Claude Romain, professeur au sein de l’Université de Liège, la pollution de l’air extérieur est reconnue depuis 2013 comme une des premières causes environnementales de déces par cancer.
Les sources principales de pollution de l’air ont beaucoup changé avec le temps : si avant les entreprises étaient considérés comme les plus grands pollueurs, actuellement on constate que la pollution provient plutôt de l’agriculture, et du citoyen lui-même avec le chauffage et l’air intérieur, ou encore les transports.
S’il existe des stations de surveillance de la qualité de l’air en continu, l’accès aux données produites n’est pas évident étant donné leur coût (ce sont surtout les agences publiques ou bureaux d’études qui y ont recours). Le maillage étant très grand, la pollution vient parfois s’installer dans des niches non prises en compte par ces stations.
Aujourd’hui, l’Europe finance des projets de recherche pour avoir de nouvelles approches de mesure (bio-indicateurs, capteurs low-cost, prélèvements passifs, crowd sensing,…voir slides)
C’est dans ce contexte qu’est né le projet « Ecocitytools » (la référence à la ville provient du fait que c’est surtout la population urbaine qui est touchée par la pollution de l’air) mené par l’Université de Liège ainsi que de nombreux partenaires.
L’objectif ? Fournir des outils et services d’aide à la décision permettant d’établir efficacement des diagnostics environnementaux et énergétiques à l’échelle des quartiers et aider à poser des choix de réhabilitation ou de développement.
Au sein de l’équipe de recherche SAM de l’Université de Liège (campus d’Arlon), la chercheuse Claudia Falzone a développé un indicateur permettant d’évaluer de façon aisée l’état de qualité de l’air d’un quartier, appelé AQOI (Air Quality Observed Index).
Différents paramètres ont été pris en compte au niveau de l’influence de la qualité de l’air en milieu urbain : les sources (l’industrie, le trafic, le chauffage, la végétation,…), l’architecture (dimensions, emplacement dans la maille et « effet écran » des bâtiments), la météo (vitesse et orientation du vent), la topographie, le sol,..
L’indicateur aide à sélectionner le « meilleur » site en matière de planification urbaine, sur base de la qualité de l’air. Il semble que cet indicateur présente divers avantages :
- Il est peu coûteux car il ne passe pas par les mesures de terrain
- Il est à l’échelle du quartier
- L’encodage est accessibile par tout utilisateur lambda
- La base de données est « open access »
Plus d’informations : http://www.sam.ulg.ac.be/index.php/fr/
Comme nous l’a expliqué Bach Kim Nguyen, conseiller du Premier Vice-Recteur de l'Université de Liège dans une seconde partie, la mortalité des abeilles est internationale. Si beaucoup en font le constat, peu en revanche mettent en place des actions pour contrer ce phénomène.
Quelles sont les solutions possibles ?
Combler la pollinisation avec des drones ? Mulplier les abeilles ?
Dans un premier temps, notre orateur a décidé de vendre du miel et d’aider les apiculteurs. Il a ensuite travaillé sur l’identification des causes de mortalité des abeilles avec l’idée de les préserver avant de les regénérer. Il semble que les raisons soient les suivantes :
- La pollution
- Les pathologies
- Les carences alimentaires liées à un manque de biodiversité
C’est avec pour objectif d’agir sur ces facteurs que Bach Kim Nguyen a créé BeeOdiversity, une entreprise sociétale ayant pour but de préserver l’abeille et son écosystème.
Dans ce cadre, il a mis en place BeeOmonitoring, un outil de monitoring permettant de dresser un état des lieux de l’environnement sur base d’échantillonnages réalisés sur des abeilles. En effet, une colonie d’abeilles pollinise environ 4 milliards de fleurs par an, ce qui constitue un réservoir précieux d'échantillons sur lesquels la structure peut travailler. L’idée est alors de pister les polluants à partir du pollen (en sachant que les pesticides sont toujours liés à un produit et à un certain nombre de cultures). Un système qui permet à BeeOdiversity de monitorer soit plus de 66 000 hectares. Actuellement, la société a d’ailleurs été contactée par les Etats-Unis qui souhaitent reproduire le même modèle localement (c’est possible à partir du moment où l’on forme les gens aux méthodes d’échantillonnage).
En fin d’exposé, Bach Kim Nguyen nous a aussi sensibilisé sur les stratégies de « good food » déployées dans des villes comme Bruxelles et sur l’importance de la bonne localisation des zones où l’on incite les gens à faire leur jardin (notamment lorsqu’on retrouve du plomb et de l’arsenic dans certaines zones).
En plus des activités de monitoring, BeeOdiversity développe aussi des workshops pour agriculteurs ainsi que des jardins thérapeutiques (aménagement de la végétation pour diminuer les phénomènes de dépression et burn-out).
Plus d’informations : http://www.beeodiversity.com/fr/
Retrouvez la présentation d''Anne-Claude Romain et Claudia Falzone (Université de Liège) :
Présentation de Bach Kim Nguyen (BeeOdiversity) : à venir
Annonce
Selon le magazine Athéna, il semble que chaque année, environ 7 millions de décès prématurés sont dûs à la pollution de l’air. Le monde de la recherche n’est pas indifférent à ce constat, et entend bien développer des projets innovants permettant une meilleure qualité de l’air.
EcoCityTools, c’est le nom d’un projet mené par l’Université de Liège qui vise à étudier l’impact de la qualité de l’air, des polluants et des microclimats pour opter pour le meilleur compromis dans les scénarios d’urbanisation, et de façon à gérer plus facilement les grandes sources de polluants et en minimiser l’impact sur la qualité de l’air.
Anne-Claude Romain et Claudia Falzone, respectivement professeur et chercheuse au sein du campus d’Arlon de l’Université de Liège, vous présenteront l’état d’avancement de cet ambitieux projet.
Les abeilles, un allié précieux pour l’environnement ? C’est le credo de l’entreprise BeeOdiversity, fondée par Bach Kim Ngyen, conseiller du Premier Vice-Recteur de l’Université de Liège. Les abeilles sont utiles par leur pollinisation, mais pas que. En effet, lors de cette conférence, notre orateur vous présentera le nouvel outil de veille qu’il a développé en lien à l’écosystème des abeilles. Il vous expliquera notamment comment celui-ci permet d’identifier plus de 500 types de pesticides, le type de plantes sur le site, ou encore l’état sanitaire des abeilles.
Cette conférence est organisée dans le cadre du Printemps des Sciences 2018.