Le bois en architecture extérieure : entre utilisation, valorisation et esthétique.
Résumé
Lors de cette troisième rencontre Luxembourg Creative, Emmanuel Defays, Directeur Général de l’Office Economique Wallon, s’est exprimé sur l’utilisation du bois local en terrasse. L’usager actuel a tendance à considérer sa terrasse comme un parquet extérieur, et est dès lors de plus en plus exigeant par rapport à la qualité du bois. Or il se trouve que le bois local est peu utilisé en Belgique, surtout par méconnaissance et selon un effet de mode. Il est pourtant essentiel d’injecter davantage de ce bois pour plusieurs raisons, a expliqué Emmanuel Defays. Tout d’abord parce que les besoins en bois augmentent (notamment dans le Sud-Est asiatique et l’Amérique du Sud), ensuite parce que nous sommes passés d’un commerce Sud-Nord à un commerce Est-Ouest. Utiliser le bois local permet aussi de résoudre le problème de la surcapitalisation des feuillus (beaucoup de propriétaires ne coupent pas leur bois vu que le prix proposé est très faible), et enfin de sensibiliser les consommateurs à l’environnement et la responsabilité sociétale. Une étude menée par HEC Consulting Group a d’ailleurs révélé que si le premier critère pour les consommateurs dans le choix d’essence de bois est la durabilité, l’écologie se retrouvant plutôt en bas de classement, en les interpellant sur l’existence d’un bois local, les consommateurs s’y montrent souvent favorables. Pour encourager l’usage du bois local en terrasse, une solution a été trouvée avec la création de la marque collective BoisLocal.
Dans une deuxième partie, l’architecte Jessica Verhasselt , du cabinet UpCycling, a présenté comment le bois recyclé pouvait être utilisé en construction. Avant de se lancer dans cette aventure, il est cependant nécessaire de bien identifier les besoins du maître d’ouvrage, et de vérifier la disponibilité des matériaux sur le marché. Il est également important de se demander d’où provient le matériau, afin d’éviter de mauvaises surprises pendant un chantier. Deux grandes familles de matériaux sont utilisées en bois de réemploi : les panneaux de réemploi « steenschotten » et en bois d’échafaudage, ainsi que les bardages anciens. Comme certains types de bardage n’existent pas en Belgique, il faut parfois se poser la question du bilan en énergie grise, lorsqu’une importation est nécessaire.
Vous trouverez ci-dessous la présentation de Jessica Verhasselt du cabinet UpCycling :
LUXEMBOURG CREATIVE 2015-10-06 1/2 : Le bois en architecture extérieure from LUXEMBOURG CREATIVE
Vous trouverez ci-dessous la présentation d'Emmanuel Defays de l'OEWB :
LUXEMBOURG CREATIVE 2015-2/2 : Le bois en architecture extérieure from LUXEMBOURG CREATIVEAnnonce
L’usage du bois extérieur, tel qu’en bardage ou en platelage de terrasse, exige l’usage d’essences dotées d’une durabilité suffisante pour répondre de manière appropriée à la durée de mise en service réclamée par le consommateur. Mais le bois reste un matériau d’origine organique dont l’apparence évolue dans le temps au gré des conditions extérieures. Une utilisation et une esthétique qui seront au cœur des interventions de l’Office Economique Wallon du Bois et du cabinet d’architecture UpCycling.
« Rien ne se perd, tout se transforme », voilà ce que le cabinet d’architecture UpCycling tentera de nous prouver. Tous deux sortis de La Cambre Architecture, Jessica Verhasselt et Philippe D’hoest ont fondé un atelier d’architecture basé à Forrières (Nasssogne). Voués aux projets de construction éco-responsables, ils favorisent l’utilisation de matériaux de récupération et bannissent la notion de déchets au profit de cycles fermés. Dès lors, pourquoi ne pas utilisé du bois recyclé en architecture extérieure ?
L'OEWB quant à lui, interviendra sur un créneau particulier, celui des terrasses en bois. Sur ce marché, certaines essences indigènes peuvent venir rivaliser avec leurs concurrentes exotiques, soit de manière naturelle, soit traitée, notamment le chêne naturel ou le frêne ou le hêtre modifié thermiquement. Pour porter ces produits sur un marché qui s’ouvre, une marque collective qui garantit l’usage de ressource locale et d’une transformation non moins locale voit le jour actuellement sur le territoire wallon. Elle tentera de répondre aux nouvelles aspirations des consommateurs de consommer local et favorisera ainsi la mise en place de circuits courts. L’ouverture du marché précitée sera quant à elle abordée par le biais d’une présentation d’étude. Cette étude résulte d’une enquête auprès de 647 consommateurs et de 54 professionnels, négociants et menuisiers, et tente de répondre aux quelques questions suivantes : l’usage du bois en terrasse par rapport aux autres matériaux, l’usage des essences indigènes et aussi les évolutions et perspectives pour ces dernières.