Le digital, l'avenir de l'enseignement et de la formation continue ?
Résumé
En guise d'introduction, Gilles Schmit, responsable pédagogique au sein de PwC’s Academy Luxembourg, nous a rappelé quelques dates clés des débuts de la digitalisation comme l'apparition du fax (1972), du PDF (1992), ou encore de Wikipedia (2001). Les téléphones portables, qui permettaient en 2005 surtout de téléphoner et faire des photos, ont considérablement évolué pour en arriver aux smartphones de 2018 comprenant une panoplie d'applications. Les sites web actuels sont aussi à des lieues des premiers sites comme Yahoo créés en 2000 et présentant une interface très peu lisible avec une quatité énorme d'informations à visualiser sur une même page.
Il nous a également démontré toute l'influence que l'actualité pouvait avoir sur le monde de la formation professionnelle. Ainsi, la crise financière de 2008 a eu un impact significatif sur la digitalisation. En effet, il fallait réagir à la chute des inscriptions et des budgets en formation, et réfléchir à comment préparer « l’après crise » en investissant des programmes e-learning. Notre premier orateur a présenté l'évolution de l'e-learning et ses différentes formes, à savoir :
- L’e-learning 1.0, caractérisé par un contenu plutôt figé, un scénario linéaire et peu d’interactivité. L'utilisateur est seul face au contenu et le programme est en sorte une conversion de slides traditionnels Powerpoint.
- L'e-learning 2.0, avec un parcours individualisé, un contenu évolutif en fonction du participant, et l’utilisation des différents médias et réseaux sociaux,…
- L'e-learning 3.0 caractérisé par l'adaptative learning, et l'intégration de l'intelligence artificielle
Il nous a présenté ensuite différents outils réalisés par PwC’s Academy illustrant très bien ces différences. En conclusion, on peut dégager trois fondamentaux de l’apprentissage digital :
- Le transfert plus rapide des compétences
- Eveiller l’intérêt des jeunes générations
- Favoriser le partage des compétences
Plus d’informations : www.pwcacademy.lu
Comme nous l’a expliqué Christophe Lejeune, senior manager learning design au sein de RBC, l’apprentissage digital présente différents avantages tels que pouvoir apprendre partout, tout le temps, comprendre des fonctionnalités utiles pour l’apprentissage, et aligné aux attentes digitales. L’e-learning a créé beaucoup d’attentes, peut-être un peu trop. Selon notre orateur, le digital learning n’est pas à voir comme une baguette magique, mais plutôt comme une potion subtile du professeur Rogue (dans Harry Potter).
Il nous a présenté les 4 ingrédients nécessaires :
1) La stratégie et la culture d’entreprise
Les entreprises doivent insister sur l’importance de l’apprentissage. Pour RBC, l’ambition collective est bien sûr de collaborer avec les meilleurs talents, mais également de responsabiliser les employés pour qu’ils prennent en main leur apprentissage.
2) Les apprenants au centre du dispositif
Au sein de RBC, un plan de développement personnel est prévu pour les employés, afin de faire le point régulièrement sur les forces de la personne ainsi que ses points de développement et les priorités d’apprentissage.
3) Un écosystème d’apprentissage
Il est important de prévoir des situations d’apprentissage formelles et informelles. L’apprentissage est mixte, il y a différentes façons d’apprendre
Chez RBC, le feedback est considéré comme un puissant outil d’apprentissage, et les employés apprennent beaucoup par connexion avec leurs collègues.
4) Une méthodologie rigoureuse
Christophe Lejeune nous a présenté le processus de conception pédagogique ADDIE dont l’acronyme signifie analyse, design, développement, implémentation, et évaluation.
Plus d’informations : https://www.rbcits.com/fr/home.page
L’Université de Liège a 3 missions : la recherche, l’enseignement, et le service à communauté. Jeff Van de Poël, coordinateur scientifique du programme MOOC nous a présenté son travail quotidien qui consiste notamment à lier ce qui est produit dans la recherche à l’enseignement et de le mettre à disposition de tous. Comme il nous l’a expliqué, sur 200 mots prononcés par un professeur, l’étudiant n’en retient souvent que 100 environ. Il faut dès lors stopper l’idée que l’apprentissage ne se fait qu’en classe, et adapter son enseignement à cette réalité.
Pour les enseignants, le monde numérique d’aujourd’hui implique un cadre d’enseignement différent, qui présuppose que les professeurs doivent disposer de trois types de compétences : contenu (la matière enseignée), pédagogie et aussi technologie.
Comme nous l’a expliqué notre orateur, intégrer le numérique dans sa pratique enseignante est une démarche qui s’inscrit dans un continuum :
- 1er stade : SUBSTITUTION => la technologie ne fait que répliquer, aucun changement fonctionnel
- 2ème stade : AUGMENTATION => la technologie agit comme substitution directe d’outil, avec amélioration fonctionnelle
- 3ème stade : MODIFICATION => la technologie permet une reconfiguration significative de la tâche
- 4ème stade : REDEFINITION => la technologie permet la création de nouvelles tâches, auparavant inconcevables
Partant de ce constat que l’apprentissage ne se fait pas qu’en classe, Jeff Van de Poël nous a présenté différents types de classes (classe élargie, inversée, vérifiée, structurée,….=> voir slides).
Notre orateur nous a ensuite présenté la technologie MOOC, soit « Massive Open Online Course », et comment ce programme s’est construit au sein de l’Université de Liège.
Quelque part, les MOOCs sont devenus de nouveaux syllabus, avec l’avantage de la vidéo qui capte plus l'attention, et que le contenu est regardable n’importe quand. Voici 5 facteurs succès des MOOCS au sein de l’ULiège présentés par Jeff Van de Poël :
- Les MOOCs sont réalisés pour les étudiants de l’Université
- Ils sont collégiaux (pas un seul professeur)
- Les MOOCS sont réalisés en communauté, avec 5 laboratoires de travail pendant l’année
- La qualité des supports multimédia
- L’innovation présente
Plus d’informations : https://www.my-mooc.com/fr/conceptor/universite-de-liege/
Après une expérience dans l’enseignement, France Verdure, manager et co-fondatrice de W Academie, a continué sa carrière dans le monde de l’entreprise, mais toujours dans le domaine de la formation. De la formation présentielle, elle est petit à petit passée à l’e-learning.
En 2008, avec la crise (cfr exposé de Gilles Schmit), aucune entreprise ne voulait réellement se lancer dans le domaine. On constatait aussi beaucoup de réticence de la part des formateurs qui avaient peur de prendre leur fonction…il a fallu faire évoluer les mentalités et faire comprendre aux formateurs qu’ils n’allaient pas perdre leurs fonctions mais s’enrichir.
La start-up W Academie, qui veut mettre le digital learning à la portée de tous, est née de deux besoins :
- Le besoin d’une plate-forme pour héberger des cours et l’ouvrir aux formateurs
- Le besoin d’une plate-forme pour proposer du soutien scolaire en ligne
A portée de tous, c’est à dire principalement à portée des PME, des enseignants, et des parents et étudiants.
Si l’e-learning peut sembler trop long, trop cher ou trop compliqué pour les PME, il semble cependant que cette solution permette de s’affranchir des contraintes temps et distance, de rendre la formation pérenne, et de créer un contenu spécifique à l’entreprise. W Academie propose d’ailleurs de créer des formations sur mesure à des coûts très abordables qui prévoient l’implication maximale de l’entreprise et de ses employés.
Les freins évoqués pour les formateurs et enseignants souhaitant se lancer dans l’e-learning peuvent être le coût des logiciels, l’ingénierie pédagogique, l’hébergement des contenus ou encore l’e-marketing. L’e-learning leur permet toutefois de pérenniser leur travail de préparation des cours, d’impliquer davantage l’étudiant, de rendre les supports de cours plus attrayants et de se rapprocher des étudiants en pénétrant leur monde digital, d’automatiser les exercices ou encore de partager leurs savoirs au-delà de nos frontières.
Enfin, en ce qui concerne les parents et élèves, notre oratrice nous a tout d’abord présenté les aspects positifs et négatifs des cours particuliers classiques, et a sensibilisé l’auditoire sur les ressources en ligne gratuites dont la qualité est parfois discutable. Pour être efficace, l’e-learning a besoin de présence humaine, d’où le concept de blended learning. C’est pour cela que W Academie propose à la fois des ressources online, mais également du coaching adapté au soutien scolaire.
France Verdure a ensuite présenté le fonctionnement du site de W Academie et de leur plateforme pédagogique (app. Moodle).
Plus d’informations : http://wacademie.com/
Retrouvez la présentation de Gilles Schmit (PwC Luxembourg - PwC's Academy) :
LUXEMBOURG CREATIVE 2018 : Le digital learning (1) de LUXEMBOURG CREATIVE
Découvrez la présentation de Christophe Lejeune (RBC Investor & Treasury Services) :
Parcourez la présentation de Jeff Van de Poël (Université de Liège) :
Retrouvez enfin la présentation de France Verdure (W Academie) :
LUXEMBOURG CREATIVE 2018 : Le digital learning (4) de LUXEMBOURG CREATIVEAnnonce
A l'heure actuelle, le digital prend de plus en plus de place dans l'apprentissage, que l'on parle d'enseignement (secondaire & supérieur) ou de formation continue des travailleurs. Son arrivée a quelque peu changé la donne dans les interactions entre professeurs/formateurs et apprenants, ainsi que la façon d'apprendre, de communiquer, développer et partager connaissances et compétences.
Ce 26 avril, nous vous proposerons une réflexion à 4 voix sur ce phénomène, ainsi que sur l'opportunité qu'il représente pour les entreprises et structures d'enseignement.
Les intervenants :
- PwC’s Academy est l’entité de PwC Luxembourg dédiée à la conception et à la mise en place de solutions de formation pour ses clients. Avec une librairie de près de 600 cours disponibles, PwC’s Academy propose des formations dans les secteurs financier et non-financier (fiscalité, comptabilité, gestion des fonds d’investissement, ressources humaines, cybersécurité, …) mais aussi dans le secteur des « Soft skills » (management, communication, …). Gilles Schmit, responsable pédagogique et ancien enseignant, partagera son expérience de la conception de solutions digitales dans les formations professionnelles, de son influence sur le transfert des compétences et de l’intérêt pour ces solutions digitales de la part des participants, mais aussi des formateurs.
- RBC Investor & Treasury Services est un fournisseur spécialisé de services d’administration des actifs et de services de garde, de paiements et de trésorerie destinés au secteur de la finance et aux investisseurs institutionnels. Ils fournissent à leur clientèle, répartie dans seize pays, des services de protection des actifs et de maximisation de la liquidité.
Christophe Lejeune, Senior Manager Learning Design, nous expliquera comment la stratégie de RBC crée un environnement propice à l’apprentissage. Il montrera également que les solutions d’apprentissage digitales sont un ingrédient, parmi d’autres, qui soutient l’apprentissage continu au sein de l’entreprise. Il partagera finalement des exemples de solutions d’apprentissage digitales mises en œuvre chez RBC.
- Les universités se situent, comme d'autre acteurs de la société, au carrefour de l'innovation. Elles ont entamé depuis plusieurs années une réflexion en lien avec les usages pertinents du numérique pour l'enseignement et l'apprentissage. Alors que le blended learning s'installe petit à petit dans les pratiques d'enseignement universitaire, les universités s'intéressent au phénomène des MOOCs qui ouvrent de nouvelles frontières et passerelles avec le monde de la formation continue. Qu'est-ce qu'un MOOC ? Quelles sont leurs particularités ? Comment une université les produit-elle ? A qui servent-ils ? Quel est leur potentiel tant pour l'enseignement que pour la formation continue ? Toutes ces questions seront abordées par Jeff van de Poël, coordinateur scientifique du projet MOOC au sein de l’Université de Liège.
- W Académie, c’est une start-up qui souhaite mettre le digital Learning à la portée de tous. Que ce soit les PME qui n’ont ni les ressources en interne ni les budgets pour faire appel aux géants du digital, les formateurs ou professeurs qui souhaitent se « lancer » dans l’aventure ou les étudiants (et leurs parents) qui recherchent un soutien scolaire adapté à leur mode de vie.
Sa co-fondatrice, France Verdure, vous expliquera comment elle a créé W Académie afin de répondre à cette demande en rendant accessible à tous la production de ressources digitales et en proposant un soutien scolaire en ligne.